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Journal de campagne d’un saint loin du paradis
12 février 2012

La botte secrète de Ségo l’Ego

San_Giuseppe_di_Copertino_18th_century_engraving[1]Quelle ne fut pas  ma stupéfaction lorsque je découvris que François le Transformiste fut pendant plus de 20 ans, le compagnon marital de Sego l’Ego, l’Oubliée de l’Olympe. Le pauvre homme a sans doute payé fort cher le fait d’être en situation de pêcher pour union libre. Aussi bien que mon ami Saint Georges, il connait l’effet de vivre avec un dragon. Quoique… Celui de Georges que je côtoie de temps à autre, est une  sainte dragonne fort civilisée et d’un naturel paisible car  en Paradis, le feu lui a été confisqué. Alors que Dame Sego l’Ego a un talent redoutable pour occuper l’espace et même mordre à belles dents dans celui des autres. En vérité, son don est si développé qu’elle ne laisse aucune place et si vous vous hasardez à gagner une demie fesse sur un bout de chaise, un de ses coups de coude vous remettra illico à terre. Son secret : l’Ego. C’est un talisman terrible et très puissant en politique. Je suppute qu’en des temps bien plus civilisés, elle aurait pu se voir inquiétée par la Sainte Inquisition.  Car son don d’Ego est surdimensionné, impressionnant. Vorace. C’est étrange mais lorsqu’elle parle, j’ai parfois l’impression de l’entendre Lui : « J’ai fais ceci… j’ai fait cela… ». A cette différence  que Lui épargne aux anges et aux saints, un défaut de langage propre à un nombre impressionnant d’humains  le « moije… moije… moije… ». C’est l’une des grandes tentations humaines de se prendre pour des Démiurges comme s’ils n’avaient pas besoin des autres pour construire le bonheur.

Un tel talent attise les jalousies et multiplie les imitateurs. Dans l’autre camp, le plus doué de ceux-ci est sans doute Jean François le Nombril, le clerc de l’Utopia personae de droite, ainsi nommé en raison de sa propension singulière à tout ramener à sa personne. Et parfois sans doute, l’élève dépasse la maitresse lorsque ses incisives creusent des sillons au moment précis, où il se plonge en gestation  de contrôle du monde. Quelle imagination ! Mais Dame Sego l’Ego le traite en grand enfant turbulent et lui conte l’histoire charmante de la grenouille qui voulut avaler un bœuf car son talent incroyable de faire disparaitre toute personne à proximité d’elle dans un rayon de 5 mètres, n’est pas prêt d’être égalé. Et notre François le transformiste en sait quelque chose puisqu’il disparut littéralement à ses cotés pendant vingt ans, même son ombre sur le mur disparaissait pour ne pas la gêner. Alors vous pensez bien qu’une fois séparé de cette Mélusine, il devint tant visible que tous le crurent transformé. Un vrai miracle. Alléluia. Je lévite.

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